Le mardi 2 avril : Les syndicats enseignants appellent à la grève. La FCPE appelle à la mobilisation des parents.
Contre le choc des savoirs et le tri sélectif de nos enfants,
Oui au choc des moyens : Oui à 1 professeur chaque jour dans chaque classe !
L’Ecole de la République doit être l’Ecole de la 1ère chance.
Nous ne voulons pas d’une Ecole de 2nd choix pour nos enfants.

Le Conseil Supérieur de l’Éducation (CSE), composé de 98 membres, a massivement voté CONTRE le projet du « Choc des Savoirs ».
Ce projet comporte plusieurs aspects controversés, notamment :
- La mise en place de groupes de niveaux au collège. Des préoccupations ont été exprimées quant à la possibilité que les élèves soient assignés à un groupe de niveau dès la 6ème et y restent jusqu’à la fin de leur scolarité.
- La condition pour accéder au lycée serait désormais l’obtention du brevet.
- Des inquiétudes ont été soulevées concernant la difficulté des enseignants à maintenir l’attention des élèves lorsque les classes dépassent 25 élèves, ainsi que la baisse du niveau des élèves, principalement due à des lacunes en moyens éducatifs.
- En réponse aux critiques, l’État propose des initiatives telles que le Service National Universel (SNU) et la mise en place d’uniformes, visant à revenir à une vision idéalisée d’uneEcole qui n’a jamais été réalisée.
Une mobilisation est prévue pour le 2 avril, avec un préavis de grève déposé par les syndicats enseignants. Les parents, relayés par la presse, organisent une journée « école vide » ou « collège mort », appelant à ne pas envoyer les élèves à l’école ce jour-là.
Cette journée sera marquée par une manifestation, débutant à la Comédie à 14 heures et se dirigeant vers le Rectorat, où une audience est prévue à 16 heures.
Le projet du « Choc des Savoirs » suscite des craintes concernant l’ensemble du système éducatif. L’espoir réside dans l’ampleur de la mobilisation populaire et syndicale.

Le Choc des Savoirs
Pour résumer le projet du « Choc des Savoirs » : il est prévu la mise en place de « groupes selon les besoins » pour toutes les heures de français et de mathématiques dès la rentrée 2024, en particulier pour les classes de 6ème et de 5ème. Bien que le terme « groupes de niveaux » ne soit pas explicitement utilisé, une note de service clarifie cette mesure, parlant de « groupes homogènes » constitués en fonction du niveau et des compétences des élèves, organisés pour toutes les heures de maths et de français. Certains groupes, destinés aux élèves en difficulté, devront être réduits (par exemple à 15 élèves), tandis que d’autres pourront atteindre jusqu’à 30 élèves. Il est prévu un retour aux classes entières entre 1 et 10 semaines par an, ainsi que la possibilité de recomposer les groupes lors des conseils de classe.
Malgré l’affirmation que les programmes et les objectifs sont les mêmes pour tous les élèves, il est mentionné une recherche d' »excellence » pour certains et une révision des savoirs fondamentaux pour d’autres, laissant craindre l’instauration d’une école à deux vitesses.
De plus, l’heure hebdomadaire de soutien/approfondissement mise en place en 6ème sera supprimée, réduisant ainsi le temps d’enseignement de 26 à 25 heures par semaine.
Le secteur privé demande une dérogation pour ne pas avoir à mettre en place ces groupes de niveau : ce qui renforce les interrogations sur le bien-fondé de cette mesure.
Est-il juste de réserver cette solution uniquement aux élèves de l’école publique lorsque le secteur privé ne souhaite pas l’adopter ?
Elèves à besoins particuliers / en situation de handicap
En ce qui concerne les écoles primaires, le projet de loi de finances 2024 (passé par 49.3) prévoit des changements importants, notamment la transformation des Pôle inclusif d’accompagnement localisé (PIAL) en Pôle d’Appui à la Scolarité (PAS), gérés désormais par l’Éducation Nationale.
Pour certains syndicats d’enseignants, il s’agit avant tout de « faire des économies sur le dos des élèves en situation de handicap en contournant les MDPH, c’est-à-dire en décidant des aides (définition des quotas d’heures des aides humaines) en interne de l’Education Nationale sans les avis des personnels médico-sociaux » (lien FSU-SNUipp).
Il serait à craindre également une tentative de supprimer les Instituts Médico-Éducatifs (IME) et les Instituts Thérapeutiques Éducatifs et Pédagogiques (ITEP), avec pour conséquence le transfert des élèves des IME vers les Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire (ULIS) et des élèves des ULIS vers des classes ordinaires. Cette transition poserait alors des défis importants pour les enseignants.
Etudes sur les groupes de niveau
Selon les études scientifiques, la question des groupes de niveau au collège suscite des débats et n’a pas de consensus clair.
Voici ce que la recherche révèle :
- Impact sur les résultats scolaires :
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De nombreuses études internationales en économie de l’éducation ont examiné l’effet des pairs dans les classes.
Globalement, elles montrent que la composition de la classe (hétérogène/homogène) n’influence pas significativement les résultats scolaires des élèves. - Cependant, certaines recherches suggèrent que les élèves d’un niveau scolaire élevé bénéficieraient davantage des classes homogènes, tandis que les élèves en difficulté profiteraient plus des classes hétérogènes.
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- Bien-être des élèves :
- Du point de vue du bien-être et des attitudes sociales, la littérature tend à montrer que les classes hétérogènes seraient plus propices au développement personnel des élèves.
- Une enquête du Comité scientifique de l’Éducation nationale (CSEN) en France révèle que la mixité sociale dans les collèges n’a pas d’impact significatif sur les résultats scolaires, mais elle a des effets positifs sur le bien-être personnel et social des élèves, qu’ils viennent de milieux favorisés ou défavorisés.
- Effets pervers :
- Les groupes de niveau peuvent avoir des effets pervers. Par exemple, réduire le nombre d’élèves dans les groupes faibles peut profiter aux élèves moyens voire bons, mais peut être préjudiciable pour les plus défavorisés et ceux ayant des besoins particuliers.
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Les critiques du projet mettent en lumière le risque de démotivation des élèves, en particulier ceux perçus comme étant dans les « groupes de nuls ».
Des moyens pour l'école
Les enseignants sont parmi les professions qui ont été le plus déclassées ces dernières années (Article Le Monde 16 février 2023).
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DES POSTES
En premier lieu, pour garantir un apprentissage efficace, il est essentiel de disposer d’enseignants qualifiés et en nombre suffisant. Malheureusement, le gouvernement n’a pas tenu sa promesse présidentielle selon laquelle chaque enseignant absent serait remplacé dès la rentrée 2023.
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« Allo, Y’a quelqu’un ? » La FCPE a mis en place « Allo, Y’a quelqu’un ? », un service sur WhatsApp permettant de signaler les manques de personnel dans les établissements.
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De plus, les annonces récentes de mesures telles que le « Choc des Savoirs » au collège de Gabriel Attal se font sans les moyens supplémentaires nécessaires à leur mise en œuvre. Les 2000 postes prévus pour cette initiative, déjà insuffisants, ne seront pas pourvus, car le vivier d’enseignants est actuellement en déficit. De surcroît, la profession enseignante ne semble plus aussi attractive qu’auparavant.
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La FCPE s’oppose à la mise en place de groupes de niveau, préférant plutôt des groupes de besoins dès les classes élémentaires afin de résoudre les problèmes dès leur apparition, sans attendre le collège ! La FCPE demande un « Choc des Moyens » pour garantir que l’École Publique soit véritablement celle de la première chance.
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La réduction des effectifs par classe pour favoriser les apprentissages et améliorer le climat scolaire est une priorité.
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Plutôt que de financer des initiatives telles que le Service National Universel (SNU) et l’uniforme obligatoire, la FCPE réclame que les ressources publiques soient dirigées vers l’école publique.
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Réagissons ! Il sera trop tard à la rentrée de septembre pour agir contre la détérioration et la paupérisation de l’éducation nationale, contre une école à deux vitesses.
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